En 2025, les Directeurs des Systèmes d’Information (DSI) en France évoluent dans un contexte économique, technologique et réglementaire en pleine mutation. Les priorités qu’ils doivent adresser sont à la fois stratégiques, organisationnelles, humaines, technologiques et budgétaires. D’après une enquête Gartner, plus de 80 % des DSI en EMEA prévoient d’augmenter leurs investissements en cybersécurité, intelligence artificielle (notamment générative) et analytique des données, tandis que 43 % envisagent de réduire ceux dans les infrastructures legacy pour accélérer vers le cloud . Pourtant, moins d’une initiative numérique sur deux atteint ses objectifs commerciaux, signe que de nombreux défis restent à relever.
Voici les 20 préoccupations majeures des DSI en 2025, principalement en France – avec quelques comparaisons européennes –, et pour chacune, des pistes de création de valeur qu’une ESN pourrait proposer pour y répondre (dans un autre article).
1. Cybersécurité et résilience face aux cybermenaces

La cybersécurité demeure la préoccupation numéro 1 des DSI en 2025. La multiplication et l’évolution des menaces (ransomware, espionnage, désinformation) accentuent la pression sur les entreprises . En France, l’ANSSI a traité 4 386 incidents de sécurité en 2024, soit +15 % d’attaques par rapport à 2023 . Les hôpitaux et PME figurent parmi les cibles les plus touchées par les rançongiciels . Face à ces risques accrus, 80 % des DSI EMEA augmenteront les budgets cybersécurité en 2025. Cet investissement soutenu vise à renforcer la protection des données, la détection des intrusions et la cyber-résilience des organisations (plans de réponse aux incidents, reprise d’activité rapide). Dans des secteurs critiques comme la finance ou la santé, la sécurité IT est vitale pour préserver la confiance des clients et patients.
77 % des organisations prévoient d’augmenter leurs investissements cybersécurité en 2025
Selon l’étude Experis “Future Forward” 2025
Statistiques : Selon l’étude Experis “Future Forward” 2025, 77 % des organisations prévoient d’augmenter leurs investissements cybersécurité en 2025 . Parallèlement, 4 DSI sur 10 se disent très préoccupés par l’évolution des cybermenaces. Dans le retail et l’industrie, la généralisation de l’IoT et l’essor du e-commerce exposent à de nouveaux risques (fraude en ligne, attaques sur la supply chain). Tous ces éléments font de la sécurité un enjeu transversal prioritaire.
2. Protection des données et conformité réglementaire
La protection des données est un enjeu critique en 2025, particulièrement avec le renforcement des réglementations. En Europe et en France, le RGPD continue d’exiger une gestion rigoureuse des données personnelles (consentement, droit à l’oubli, etc.). À cela s’ajoutent de nouvelles normes sectorielles : la santé doit respecter la certification HDS pour les données médicales, la finance se conforme au Réglement DORA (Digital Operational Resilience Act) pour garantir la résilience numérique, et toutes les OIV/OSP doivent appliquer la directive NIS2 en matière de sécurité réseau.
Les DSI sont en première ligne pour assurer la conformité à ces lois, sous peine de sanctions lourdes ou de pertes de confiance des clients. En 2025, l’Union Européenne finalise également son AI Act encadrant l’usage de l’IA, ce qui impose aux DSI d’anticiper des règles plus strictes (transparence des algorithmes, gestion des biais, etc.).

Pourquoi c’est critique : les entreprises gèrent des volumes de données en explosion (big data client, IoT, données métiers) et doivent non seulement prévenir les fuites ou vols de données (le vol de données a été un fait majeur de 2024 selon l’ANSSI), mais aussi prouver qu’elles respectent les obligations légales. Dans le secteur financier, par exemple, une faille de conformité peut entraîner la suspension d’activités ou des amendes record.
Dans la grande distribution (retail), la confiance des consommateurs dépend de la capacité à protéger les données de paiement et de fidélité. En outre, 75 % des entreprises augmentent leurs investissements en sécurité des données en 2025 d’après une compilation des priorités DSI . Cela inclut le chiffrement, la pseudonymisation, les outils de Data Loss Prevention et une gouvernance stricte des accès.
3. Accélération de la transformation digitale et alignement métier-IT
La transformation digitale reste au cœur des missions du DSI en 2025. Il ne s’agit plus seulement de moderniser l’infrastructure, mais de piloter des initiatives stratégiques qui soutiennent les objectifs business . En France comme en Europe, les entreprises ont tiré des enseignements des années COVID : elles doivent être agiles et centrées sur le numérique pour survivre dans un monde imprévisible . Ainsi, 55 % des organisations prévoient d’augmenter leurs investissements dans la transformation digitale en 2025 .
Pour un DSI, l’enjeu est d’aligner les projets IT sur la stratégie de l’entreprise, en co-construisant avec les directions métiers. Pourtant, un paradoxe demeure : seuls 19 % des DSI EMEA prévoient de partager le leadership technologique avec d’autres départements, la plupart conservant un modèle traditionnel cloisonné . Cette faible implication des métiers peut freiner la réussite des projets numériques.
En pratique, dans les secteurs comme l’industrie et la banque, la transformation digitale se traduit par l’adoption de nouvelles solutions (usine 4.0, banque mobile, etc.) et par la refonte de processus métier grâce aux technologies. Les DSI doivent convaincre la direction générale et les responsables opérationnels de la valeur des initiatives numériques.
Plus de la moitié des leaders IT (56 %) estiment d’ailleurs que leur rôle est souvent mal compris par la Direction , ce qui indique un déficit de communication ou d’acculturation digitale au niveau exécutif. Réussir sa transformation en 2025 implique donc pour le DSI de jouer un rôle d’évangélisateur en interne, de démontrer le ROI des projets IT (par des quick wins, des KPI parlants) et de favoriser un véritable partenariat avec les métiers.

4. Stratégie cloud hybride et multi-cloud
La migration vers le cloud computing s’est accélérée ces dernières années et reste un sujet majeur en 2025. Les DSI en France adoptent largement des approches hybrides (mixant cloud public, privé et on-premise) et multi-cloud afin d’éviter la dépendance à un seul fournisseur et de tirer parti des meilleures offres (IaaS, PaaS, SaaS) pour chaque besoin. Selon Gartner, plus de 90 % des entreprises exploiteront des environnements multi-cloud d’ici 2026 .
En 2024 déjà, les dépenses cloud des entreprises européennes atteignaient 123 milliards de dollars, et elles vont encore augmenter en 2025 . 83 % des DSI prévoient d’augmenter leurs dépenses cloud , ce qui en fait l’un des premiers postes d’investissement IT. Le cloud apporte agilité et innovation rapide, mais il pose aussi des défis : maîtrise des coûts (émergence du FinOps), gestion de la sécurité dans un contexte distribué, interopérabilité entre clouds, et conformité (localisation des données).
83 % des DSI prévoient d’augmenter leurs dépenses cloud , ce qui en fait l’un des premiers postes d’investissement IT.
Pourquoi c’est critique en 2025 ? D’une part, de nombreuses entreprises doivent moderniser des infrastructures vieillissantes : 43 % des DSI prévoient de réduire les investissements dans les datacenters legacy au profit du cloud . D’autre part, certains projets stratégiques (ex : exploitation de l’IA, big data, services innovants) ne peuvent s’envisager qu’avec la scalabilité du cloud. Dans la banque, on voit une adoption mesurée du cloud public pour des raisons de conformité, mais le cloud privé ou des solutions de cloud souverain sont explorées.
Le secteur de la santé en France privilégie des clouds certifiés HDS ou le cloud de l’État (Health Data Hub) pour héberger des données patients en toute confiance. Enfin, le multi-cloud permet aussi d’éviter l’enfermement propriétaire : c’est une façon de garder du levier dans la négociation avec les hyperscalers (AWS, Azure, GCP) en répartissant ses charges, et d’augmenter la résilience (réplication entre clouds pour pallier une panne majeure d’un fournisseur).
5. Modernisation des applications legacy et ERP

Beaucoup de grandes organisations françaises s’appuient encore sur des systèmes legacy (mainframes, applications monolithiques développées il y a des décennies) ou des ERP anciens. En 2025, la modernisation du parc applicatif est une priorité pour 62 % des DSI. Dans l’industrie et la distribution, l’échéance 2027 (fin de maintenance de SAP ECC) pousse par exemple les entreprises à migrer vers SAP S/4HANA, un projet lourd qui mobilise les DSI sur plusieurs années. De même, dans la banque/assurance, la modernisation des systèmes cœurs (core banking, gestion de contrats) est critique pour gagner en agilité face aux fintechs et néobanques. Le risque de ne rien faire est de cumuler de la dette technique coûteuse et d’être freiné dans l’innovation (difficulté à intégrer de nouvelles solutions, obsolescence technologique, pénurie de compétences sur les vieux langages).
53 % des DSI considèrent ainsi la mise à jour de l’ERP ou son implémentation comme une priorité stratégique de 2025
Enjeux stratégiques : Mettre à niveau les applications legacy apporte des bénéfices multiples – amélioration des performances, réduction des coûts de maintenance, renforcement de la sécurité (les anciennes applications étant plus vulnérables), et meilleure compatibilité avec les architectures modernes (API, microservices, mobile, cloud). 53 % des DSI considèrent ainsi la mise à jour de l’ERP ou son implémentation comme une priorité stratégique de 2025 . Dans la santé, la modernisation des SI hospitaliers est également un enjeu pour déployer des services innovants (dossier patient partagé, télémédecine). Cependant, ces chantiers se heurtent à des défis budgétaires (ce sont des projets onéreux) et humains (conduite du changement, formation des utilisateurs à de nouveaux outils). C’est pourquoi les DSI doivent souvent arbitrer et rationaliser : un mot d’ordre fréquent est la “rationalisation du portefeuille applicatif”, afin d’éliminer les doublons et applications non utilisées pour concentrer les efforts de modernisation sur ce qui apporte de la valeur.
6. Intelligence artificielle et IA générative
L’Intelligence Artificielle (IA) est devenue un levier majeur de compétitivité et d’efficacité opérationnelle. En 2025, 72 % des entreprises utilisent ou prévoient d’utiliser l’IA pour améliorer leurs opérations. L’IA recouvre des applications variées : analyse prédictive (maintenance industrielle, marketing prédictif), automatisation par le machine learning, aide au diagnostic médical, agents conversationnels pour le support, etc. Depuis fin 2022, l’IA générative (ChatGPT et consorts) a explosé sur le devant de la scène.
Seuls 36 % des DSI considèrent l’IA comme un facteur de changement majeur, tandis que 33 % estiment que son impact reste incertain.
Les DSI voient bien son potentiel mais avancent de manière pragmatique : seuls 36 % la considèrent comme un facteur de changement majeur, tandis que 33 % estiment que son impact reste incertain. Autrement dit, beaucoup l’expérimentent via des pilotes, tout en évaluant les cas d’usage réellement utiles. Par ailleurs, 51 % des DSI jugent que l’intégration de l’IA est encore mal adressée par l’écosystème IT , ce qui traduit un besoin d’accompagnement et de montée en compétence.
Pourquoi c’est critique : intégrer l’IA dans l’entreprise peut apporter des gains énormes (productivité, personnalisation client, aide à la décision). Les leaders de 2025 seront ceux qui sauront combiner l’humain et l’IA de manière éthique et efficace. Cependant, l’IA pose des défis :
- De gouvernance (éviter le shadow AI, contrôler les modèles déployés )
- De compétences (rareté des data scientists, nécessité de former les équipes)
- De confiance (biais algorithmiques, explicabilité, conformité aux lois à venir).
En Europe, la réglementation IA en préparation pousse les DSI à instaurer des garde-fous dès maintenant.
Dans la finance, par exemple, l’usage de l’IA pour le scoring crédit ou le trading haute fréquence doit être maîtrisé pour éviter des dérives. Dans la santé, les IA d’aide au diagnostic doivent être validées et utilisées avec prudence. Enfin, le coût de l’IA n’est pas neutre : les modèles de langage demandent une infrastructure coûteuse (GPU, etc.) – Gartner note que l’engouement de 2024 pour les serveurs IA (+25 % dépenses) se tassera en 2025 (+11 %) avec une approche plus mesurée des entreprises . Celles-ci vont privilégier l’implémentation de solutions IA de partenaires éprouvées plutôt que de développer leurs propres grands modèles coûteux .
L’engouement de 2024 pour les serveurs IA (+25 % dépenses) se tassera en 2025 (+11 %) avec une approche plus mesurée des entreprises
Gartner Report
7. Automatisation des processus et hyperautomation
En 2025, 64 % des DSI investissent dans l’automatisation pour réduire les coûts et améliorer l’efficacité . L’automatisation des processus, portée notamment par la RPA (Robotic Process Automation) et les workflows intelligents, reste un axe majeur pour les DSI cherchant des gains rapides de productivité. Dans les services financiers, l’automatisation est utilisée pour traiter des opérations répétitives (saisie, contrôle de conformité) plus rapidement et sans erreur. Dans l’industrie, couplée à l’IoT, elle permet de déclencher automatiquement des actions (réapprovisionnement, maintenance) en fonction d’événements.
64 % des DSI investissent dans l’automatisation pour réduire les coûts et améliorer l’efficacité
L’hyperautomation va plus loin en combinant RPA, IA et autres technologies pour automatiser non seulement des tâches, mais des processus entiers, y compris avec prise de décision automatisée. Cette tendance s’aligne aussi avec la pénurie de talents : automatiser certaines tâches libère du temps humain pour des missions à plus forte valeur ajoutée (une nécessité quand on manque de ressources).

Enjeux stratégiques : L’automatisation bien menée peut devenir un avantage compétitif. Elle améliore la rapidité d’exécution (ex: onboarding client instantané dans la banque en ligne grâce à des robots), la qualité (moins d’erreurs manuelles) et la traçabilité. Cependant, les DSI doivent éviter l’écueil d’une automatisation non coordonnée (risque de silos de RPA difficiles à maintenir) et rassurer sur l’acceptation par les employés.
En France, les entreprises restent prudentes sur l’automatisation massive : la culture et l’organisation doivent suivre (former les employés aux outils numériques, redéployer le personnel sur d’autres tâches). Par ailleurs, avec les avancées de l’IA, les bots deviennent plus intelligents : on parle de plus en plus de “processus augmentés par l’IA”. Par exemple, dans le retail, un bot IA peut assister le service client en comprenant le langage naturel pour traiter une demande de retour produit, déclenchant automatiquement les étapes logistiques. En 2025, on assiste aussi à la démocratisation du low-code/no-code qui permet aux métiers eux-mêmes d’automatiser certaines de leurs tâches via des outils encadrés par la DSI – ce qui étend l’automatisation au-delà de l’IT.
8. Gestion, gouvernance et valorisation des données
Les données sont comparées au “nouveau pétrole” de l’économie numérique. En 2025, la gestion des données (data management) figure au rang des priorités stratégiques pour 70 % des entreprises . Les DSI doivent s’assurer que leur organisation collecte, stocke et exploite efficacement ses données, tout en garantissant leur qualité et leur disponibilité. Cela comprend la mise en place de gouvernance des données (définir des propriétaires de données, des règles de qualité, un catalogue de données) et le déploiement d’outils BI et d’analytique performants. Plus de 80 % des DSI EMEA vont accroître leurs investissements en Business Intelligence et Data Analytics entre 2024 et 2025 , signe que la demande d’insights pilotés par la donnée est en forte hausse. Des secteurs comme le retail s’appuient sur le big data pour personnaliser l’expérience client (analyse des comportements d’achat, recommandation de produits). La santé exploite de plus en plus les données patients pour la recherche médicale ou l’amélioration des soins (sous couvert d’anonymisation). L’industrie mise sur les données IoT machines pour optimiser la maintenance et la production (industrie 4.0).

Pourquoi c’est critique : Posséder la donnée ne suffit pas, il faut en extraire de la valeur. Les DSI sont garants de l’architecture data (entrepôts de données, lacs de données, outils ETL…) et doivent fournir aux métiers les moyens d’analyser ces données (plateformes de BI en self-service, dashboards, voire initiatives de data science). L’analyse prédictive est un domaine en plein essor : 54 % des DSI utilisent l’analytique prédictive pour éclairer leurs décisions . Par exemple, une banque peut prévoir le churn de ses clients ou détecter des fraudes grâce à des modèles prédictifs. Cependant, la qualité des données reste un enjeu : données silotées, non nettoyées ou incomplètes peuvent fausser les analyses. Les DSI doivent donc investir dans des solutions de Master Data Management et éventuellement recourir à des Chief Data Officers pour piloter l’effort global. Par ailleurs, se pose le défi de la montée en compétence des collaborateurs : pour tirer profit des outils, encore faut-il que les analystes métier sachent les utiliser et interpréter les résultats. Enfin, l’aspect réglementaire (voir point précédent) entoure la donnée : entre RGPD et exigences sectorielles, on ne peut pas explorer ni croiser n’importe quelles données sans précautions.
9. Innovation technologique continue et technologies émergentes
En 2025, les DSI doivent maintenir une veille technologique active et intégrer de manière opportune les innovations pertinentes. L’innovation technologique est considérée comme essentielle pour rester compétitif par 60 % des DSI . Cela signifie qu’au-delà des opérations courantes, la DSI doit se faire moteur de nouveauté – que ce soit pour améliorer l’efficacité interne ou créer de nouveaux services à valeur ajoutée.
Les technologies émergentes ne manquent pas : quantique, métavers et réalité augmentée, IoT/Edge Computing, 5G privée, blockchain… Chacune peut potentiellement transformer un pan de l’entreprise ou de son secteur. Par exemple, le quantique n’est pas encore mature pour un usage courant, mais les DSI anticipent ses impacts (notamment en cryptographie ou en calcul analytique). L’IoT couplé à l’edge computing permet des traitements au plus près du terrain, profitant aux usines (usine connectée) ou aux retailers (magasins intelligents) avec moins de latence. Les DSI français s’intéressent aussi aux plateformes réseau innovantes comme le NaaS (Network as a Service) qui gagne en maturité en 2025, permettant plus de flexibilité dans la gestion des connexions d’entreprise.

Pourquoi c’est critique : Dans un contexte concurrentiel, ne pas innover équivaut à prendre du retard. Les start-ups et nouveaux entrants n’hésitent pas à adopter très tôt les nouvelles technologies pour disrupter les marchés (ex: banques 100% mobiles vs banques traditionnelles). Les DSI de grands groupes doivent donc instiller une culture d’innovation continue. Cela passe par des POC (Proof of Concept) réguliers, de l’expérimentation, éventuellement la mise en place de labs d’innovation ou l’implication dans des écosystèmes de start-up.
Un autre aspect est la souveraineté technologique : l’Europe essaie de promouvoir ses propres innovations (par ex. initiatives sur le cloud européen ou les processeurs basse conso) et les DSI peuvent y contribuer en testant ces alternatives. Néanmoins, les DSI doivent garder un regard pragmatique : toutes les innovations ne sont pas mûres ou pertinentes. Il faut savoir évaluer le rapport valeur/risque de chaque technologie émergente. Par exemple, investir dans un métavers pour une entreprise B2B industrielle en 2025 peut ne pas avoir de ROI immédiat, tandis que la même entreprise aurait plus intérêt à investir dans la vision par ordinateur pour contrôler la qualité de sa production. Enfin, encourager l’innovation doit s’accompagner d’une gestion du changement pour l’adoption de ces nouveautés par les métiers.
10. Amélioration de l’expérience client omnicanale
La satisfaction et l’expérience du client final sont devenues un enjeu partagé par toute l’entreprise, y compris la DSI. En 2025, 58 % des DSI se concentrent sur l’amélioration de l’expérience client via la technologie . Dans un monde où le digital est souvent le point de contact principal avec la clientèle (sites web, applications mobiles, bornes interactives en magasin), la DSI joue un rôle déterminant pour fournir des parcours clients fluides, personnalisés et sans couture entre les canaux (omnicanal). Le secteur du retail est emblématique : le client doit pouvoir passer du e-commerce au magasin physique en retrouvant les mêmes informations (produits, disponibilité, historique d’achats) et bénéficier de services enrichis (click & collect, paiement mobile, promotions personnalisées en temps réel). La pandémie a accéléré l’usage du digital par les clients (drive, livraison, téléconsultation en santé, etc.), et cette tendance se maintient. Les DSI collaborent donc étroitement avec les directions marketing et commerciales pour mettre en place les plateformes adéquates (CRM unifié, applications mobiles performantes, analyse des feedbacks clients…).

Enjeux stratégiques : Un client insatisfait naviguera vers un concurrent en quelques clics. La qualité de l’expérience numérique est un facteur de différenciation majeur. Les DSI doivent garantir la disponibilité (SLA élevés sur les applications client-facing), la rapidité (temps de réponse, fluidité), la sécurité (surtout pour les transactions), et l’innovation UX (nouvelles fonctionnalités). Par exemple, dans la banque, l’ajout de fonctionnalités d’agrégation de comptes ou de conseil financier automatisé dans l’appli mobile peut fidéliser la clientèle. Dans le secteur public, améliorer l’expérience usager (démarches en ligne ergonomiques) est aussi une mission où les DSI publics sont attendus.
Un autre volet est la personnalisation : grâce aux données (voir point 8), l’entreprise peut adapter ses interactions au profil du client. Mais cela nécessite des systèmes bien intégrés (le CRM doit dialoguer avec la logistique, le marketing, etc.) et le respect de la vie privée pour ne pas basculer dans l’intrusif. Enfin, en 2025 émergent des expériences clients mêlant physique et digital (phygital), par exemple des magasins sans caisse type Amazon Go, ou des applications mobiles guidant le client à l’intérieur du magasin. Ces innovations obligent la DSI à penser expérience utilisateur de bout en bout.
Les 10 autres préoccupations
Un article complémentaire, actuellement en préparation, présentera les 10 autres grandes préoccupations des directeurs IT et DSI en France en 2025.
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